le 12 juillet
> (...) c’est que trop occupé sous les fleurs d’un buisson
il lutinait un peu quelque Suzon papiste
pardonnez Dieu chrétiens car les amoureux sont
forcément un peu égoïstes.
C'est qu'elle a bien des charmes, la belle Suzon,
La voix douce, le teint de perle et le sein rond,
Elle embaume le jasmin dans ses dessous fripons
Et sur son flanc, Dieu s'enivre de rêves et d'illusions.
Baigné d'effluves et d'arômes voluptueux, il oublie
Sa Création et les contraintes de son entretien ; il envie
Ses aînés de l'Olympe qui en grande famille réunie
Se jouent des humains avec force de chimères et de harpies.
Et puis la lumière du coup de foudre s'éteint,
Suzon devient pâle comme un miroir sans tain,
Aux oreilles de Dieu la douleur de ses enfants parvient,
Son coeur s'éveille enfin et il leur tend la main.
le 7 juillet
> Le vieux rabbin va mourir. Ses disciples l’entourent : « Que peut-on faire pour toi, Rabbi ? » Et lui de murmurer : « Racontez-moi une histoire ».
(Conte juif)
Il était une fois un saint homme
voguant dans une pirogue
Au gré des courants de la vie.
Il voyait les paysages défiler,
Ceux qu'il connaissait bien...
La forêt de pins
près de la synagogue,
Où il priait chaque matin.
Le pré aussi vert
Que le square de son quartier
Empli de rires enfantins.
Le jardin aussi fleuri
Que le giron de sa mère
A la peau douce comme le satin.
Et il se vit promener, flâner
Dans tous ces lieux gentils
Tendrement, le cœur léger
-vous m'entendez Rabbi ?-
Il se vit promener heureux
Dans tous ses paradis.
(Pause)
-Merci Rabbi."
le 6 juillet
Supprimer le désir
Ne pas le sentir
Ne rien ressentir
Désirer ou aller vers
Partir donc laisser
Des êtres chers
Et des liens casser.
Tristesse coupable
Inconnu redoutable.
Les nécessités couvertes
Plus besoin de se casser
La tête ; apaisée l'alerte,
Le corps peut se prélasser,
Plonger dans l'ennui inerte.
Le cœur s'endort embrumé,
Par une douce illusion enfumé.
Fadeur agacée de la routine
Zombie râleur qui rumine.
Allier vouloir et devoir
Dans un même pouvoir
Question de sage savoir
Auquel on ne peut surseoir
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