- Bonjour M. Pointu !
- Bonjour M. Carré. Qu’est-ce qui vous amène aujourd’hui ?
- Et bien, je ne sais pas trop… Je ne me sens pas bien. Je suis comme avachi. Et je reste planté là, tout seul, à attendre je ne sais quoi.
- Ah…
- Oui, comprenez-moi… d’habitude, je vois du monde passer. Souvent les gens sourient en me voyant. Les couleurs que je porte, jaune, vert, rouge, leur mettent de la gaîté au cœur. Et là, je n’y arrive plus. C’est comme si mes couleurs s’étaient fanées, ternies, ou assombries… je ne sais comment dire.
- Hum…
- Et puis, il n’y a pas que les couleurs. Il y a ma forme. D’habitude, je suis gonflé à bloc ; j’amortis les coups ; je ne me laisse pas entamer. Mais là, je n’encaisse plus grand-chose. Je me sens comme plié en deux, ou coupé sur la moitié. C’est difficile à définir.
- Je vois. Qu’est-ce que vous attendez de moi ?
- Que vous m’aidiez à retrouver mon ressort d’avant.
- Croyez-vous que cela soit possible ?
- Je l’espère. Je sais bien que le temps passe et qu’avec lui, le monde change, et je change. Il n’empêche que j’aimerais me sentir comme avant.
- Et comment vous sentiez-vous avant ?
- Joyeux, léger, joueur, accueillant, affectueux.
- D’accord. Pensez-vous que vous pourriez vous sentir pareil tout en étant différent ?
- Heu… à voir !
Le coussin défraîchi par tous les pleurs et déformé par tous les coups rageurs qu’il avait essuyés dans cette salle de développement personnel devint songeur… Un ange passa au-dessus du divan où il était affalé. Le coussin se re-gaillardit. Il prit une grande inspiration et d’une voix posée il reconnut : - J’aime beaucoup mon job. Je vois combien les humains sont soulagés d’avoir ne serait-ce qu’un coussin pour déposer leur peine, et je suis fait pour cela. En revanche, si je veux continuer longtemps, j’ai besoin que cela fonctionne autrement pour moi. S’il vous plaît, vous qui savez écrire, pourriez-vous poser une affichette de consignes à respecter ?
- Avec plaisir ; je vous écoute.
Je commençai donc à écrire sous la dictée les attendus de ce cher coussin carré pour qu’il continue de se sentir utile tout en se sentant respecté dans sa qualité d’être.
Notant à la volée ses demandes, je ne pus m’empêcher de penser qu’elles étaient bien avisées et que nous humains pourrions bien nous inspirer de son bon sens.
J’eus par ailleurs quelques minutes plus tard l’occasion d’observer qu’avec cette conversation, je m’étais pris à mon propre piège !
Ayant pris congé de M. Carré, je m’apprêtais à descendre les escaliers quand soudain, je vis quelques mètres plus bas, un « autre moi », identique à celui que j’étais juste quelques années auparavant : svelte, élégant, l’expression insouciante, rayonnante, charismatique pourrai-je oser presque dire !
Me revint alors à l’esprit ma question de M. Savant Pointu. « Comment pourrais-je me sentir pareil alors qu’aujourd’hui je suis différent ? »
Sur l’instant, je ne fus pas plus malin que M. Coussin carré. Et vous, qu’auriez-vous répliqué ?
Et turlututu coussin pointu
En bonne et due forme
L’esprit carré
Répondre n’a point su ;
Il se mit à penser et se tut.
Cette histoire vous a plu ? Merci de votre "like". Vous avez des idées de ce que M. Coussin a précisé sur la liste de ses attentes pour que cela fonctionne mieux pour lui (ou pour un humain que vous connaissez !), partagez-les en commentaires :-)
Et si cette "Petite Leçon de choses" a suscité une prise de conscience, pour choisir l'approche qui vous semble la plus adaptée afin de l'accueillir en étant accompagné-e, c'est ici :
https://www.unechouettehistoire-64.com/prestations-individuelles
Dans la joie de vous revoir prochainement !
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